7 jours après l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale, le Sénat de Côte d’Ivoire, en conformité avec la Constitution, en son article 94 nouveau, a ouvert sa deuxième session ordinaire, hier jeudi 10 octobre 2024, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro. Couplée de l’ouverture du colloque international des Sénats d’Afrique, dont l’objet principal est la création de l’Association des Sénats d’Afrique, la Présidente du sénat ivoirien, a saisi l’opportunité, pour se pencher sur des questions d’ordre nationales.
Ainsi, dans son adresse, après avoir salué ses hôtes de marque de jour, et indiqué que pour cette session ordinaire, en plus des lois de finance, les Sénateurs auront à examiner quatre (04) projets de loi déjà enregistrés par la Secrétariat général du Sénat, notamment ceux ayant trait aux codes de déontologie de la profession infirmière et des professions de sage-femme et de maïeuticien, elle a fait l’annonce d’un évènement majeur, celui de l’organisation du 12 au 14 novembre 2024, prochain, le Forum de la Diaspora.
Ces bonnes nouvelles données, elle a pointé du doigt les récents évènements perpétrés sur le campus universitaire de Cocody, avec l’assassinat d’un étudiant. Sur cette question, la patronne de la Chambre haute du parlement ivoirien a indiqué la voix de la fermeté au Gouvernement « La jeunesse ivoirienne représente plus de 75% de la population totale de notre pays. Elle demeure, par conséquent, l’un des atouts majeurs, le fer de lance de son développement. Le Sénat de la République de Côte d’Ivoire déplore la violence en milieu universitaire qui occasionne parfois des pertes en vies humaines. Nos universités doivent demeurer un espace de paix et de sécurité, condition sine qua non d’un apprentissage optimal et d’une formation de qualité des cadres de demain. Nous encourageons le Gouvernement à prendre les dispositions idoines pour maintenir les conditions propices aux études en milieu universitaire et scolaire. »
Cette recommandation faite, Kandia Camara s’adressera à la classe politique, à l’orée des joutes électorales qui arrivent à grands pas « Dans exactement douze mois, le peuple ivoirien sera appelé aux urnes dans le cadre de l’élection présidentielle. Dans cette perspective, j’invite, une fois de plus, l’ensemble des acteurs politiques à s’inscrire dans une dynamique de responsabilité en veillant à privilégier, en toutes circonstances, l’intérêt supérieur de la Nation. »
L’ASSOCIATION DES SENATS D’AFRIQUE VOIT LE JOUR A YAMOUSSOUKRO
Pour le colloque dont les portes ont été ouvertes par le Vice-président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, a été aussi, l’occasion pour les Présidents des Sénats d’Afrique, venus de 12 pays d’Afrique, de faire connaître leur vision. Celle d’une Afrique intégrée, qui parle d’une seule voix. Lukas Sinimbo Muha, Président du Conseil National de la République de Namibie ; Richard RAVALOMANANA, Président du Sénat de la République de Madagascar et Mme Paulette MISSAMBO, Présidente du Sénat de transition de la République du Gabon, ont salué cette heureuse initiative de création de « l’Association des Sénats d’Afrique, qui va Å“uvrer à protéger l’intégrité et la bonne image des Sénats ou chambres hautes d’Afrique » « L’intérêt commun que nous venons d’unir, ici et maintenant, est de concevoir, à l’échelle de notre continent, un cadre institutionnel approprié pour développer les forces que constitue notre champ parlementaire dans le processus de construction pour certains de nos développements économiques, sociaux, culturels et environnementaux. Nous devons ensemble faire de cette organisation un outil d’appui efficace pour les développements durables de notre continent… »
Pour la n°1 du Sénat ivoirien, cette Association, contribuera à « promouvoir des échanges réguliers et approfondis entre les Chambres Hautes du continent à l’effet de s’inspirer mutuellement de leurs bonnes pratiques et de favoriser ainsi des modèles d’institutions parlementaires adaptés aux valeurs et aux réalités africaines. C’est tout le sens de l’organisation du Colloque des Sénats d’Afrique. En effet, j’ai la profonde certitude que les Chambres Hautes africaines peuvent apporter davantage au développement de nos pays ! J’ai l’intime conviction que les Chambres Hautes parlementaires du continent peuvent contribuer encore plus à la paix et à la cohésion de nos Nations ! »,
Ouvrant les travaux au nom du Haut patron dudit colloque, le Président Alassane Ouattara, le Vice-président de la République Tiémoko Koné Meyliet, a fait noter « Vos interventions témoignent de votre conviction que le bicaméralisme loin d’être un obstacle au développement est un outil précieux pour notre démocratie africaine et ne doit en aucun cas être perçu comme réservé aux seules nations développées… », a-t-il relevé les appelant à promouvoir les Chambres hautes auprès de leurs concitoyens car dira-t-il « Il vous revient donc à vous, parlementaires, de promouvoir cette institution auprès de nos concitoyens et de veiller à ce qu’elle joue pleinement son rôle dans le renforcement de la gouvernance démocratique. Ce défi ne pourra être relevé qu’à travers une collaboration accrue entre nos Chambres Hautes »
Invité spécial Gérard Larcher, Président du Sénat de la République française, a salué le leadership de la Présidente Kandia Camara qui a réussi à réunir à Yamoussoukro, ses pairs pour la naissance de l’Association des Sénats d’Afrique, idée qui a germé dans les têtes depuis 2019 « Les Sénats, les chambres hautes, les associations qui regroupent nos Sénats dans un continent sont des facteurs d’apaisement politique, de paix sociale et de dialogue, c’est notre vocation. Alors, en choisissant ces lieux, vous nous invitez collectivement à l’exigence, au fond, mettre nos pas dans le sillage du grand homme d’État que fut Félix Houphouët-Boigny pour la Côte d’Ivoire, pour l’Afrique et pour la France. Mais au-delà de la Côte d’Ivoire, c’est toute l’Afrique que nous célébrons à travers la grande famille du bicamérisme. () Dans le respect des traditions et de la diversité de chacun. Dans le respect de la diversité de chaque État et de sa souveraineté. Oui, vous le savez, la devise de l’Union européenne, c’est « unis dans la diversité ». Elle pourrait être aussi celle de l’Afrique. Le bicamérisme n’a pas de frontières. Demain, les Sénats d’Afrique et les Sénats d’Europe pourront dialoguer. Dialoguer plus étroitement encore, de façon bilatérale, comme ils l’ont toujours fait, ou en multilatérale, pour tracer un agenda partagé. Contribution à la démocratie, contribution au développement, contribution au dialogue dans un monde aujourd’hui bouleversé dans un monde qui connaît la violence. Cette journée est aussi une journée de rassemblement ; une pierre posée pour la paix, pour la paix entre les peuples. C’est notre devoir d’être, en quelque sorte, ceux qui crient « paix et dialogue » dans un monde qui se tourne le dos. C’est le message des Sénats, dans le sillage du Président, Houphouët-Boigny, que nous devons porter aujourd’hui… »
ANL
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